Les élèves proposent des solutions pour réduire l’empreinte carbone du Lycée

 

L’année dernière, les humains ont brusquement changé leurs comportements et leurs habitudes : nous avons arrêté de nous rendre au travail, nous nous sommes connectés à nos ordinateurs pour aller à l’école, nous avons cessé de “sortir”… et la planète Terre a pu souffler un peu. Pendant quelques instants la production constante d’émissions de CO2 a fait une pause. Nous ne l’avons pas fait exprès, mais nous avons pris conscience que la planète bénéficiait de la réduction de nos déplacements, de nos voyages à l’étranger et de la baisse générale de notre consommation de toutes sortes de biens nécessaires et inutiles. Et si nos comportements, ceux qui réduisent l’impact des humains sur la planète, devenaient intentionnels ?

Art par Matéo, élève de 6e

Tout au long du mois de mars, les élèves de la troisième à la terminale ont exploré les moyens de rendre leur vie – et la nôtre – plus verte grâce à une Convention lycéenne pour le climat organisée par le Centre culturel. Ils se sont penchés sur les impacts écologiques de l’extraction des terres rares, sur les étapes à prendre en compte pour atteindre le zéro déchet, sur les technologies qui peuvent aider à réduire notre consommation d’énergie. Ils ont calculé les émissions de CO2 en fonction du mode de transport et ont fait des recherches sur les entreprises qui proposent des solutions écologiques. Dans l’ensemble, ils se sont penchés sur leurs propres comportements, à la maison, à l’école et dans les rues de New York.

Bien sûr, le Lycée avait déjà commencé son voyage vers l’éco-responsabilité il y a plusieurs années, en devenant membre de la “Green Schools Alliance” avec des initiatives que vous connaissez peut-être déjà. Dans le paysage unique de la ville de New York, fait de béton, d’asphalte, de voitures qui klaxonnent et de sacs en plastique qui soufflent dans les arbres, le Lycée a créé un écosystème plus respectueux de l’environnement : les élèves n’y réfléchissent pas à deux fois lorsqu’on leur demande de composter les déchets organiques, au printemps et en été ; les légumes du jardin de l’école primaire apportent des couleurs au patio extérieur ;  et une éolienne produit chaque jour de l’énergie pour éclairer les salles de classe de l’école… Ennead Architects, qui a conçu les bâtiments du Lycée sur la 75e rue, s’est également intéressé de près à la façon dont la lumière se déplace en hiver et en été afin d’optimiser notre éclairage naturel et de réguler la chaleur. 

Art par Florine, élève de 6e

Mais le chemin vers une production nulle de gaz à effet de serre – comme la ville de New York et la Francese sont engagées à le faire d’ici 2050 – est encore semé d’embûches et de défis. Grâce à une éolienne et à des panneaux solaires, le Lycée produit 2% de l’électricité dont il a besoin pour fonctionner ; pourrait-on faire mieux ?

Comme le dit Nathalie Villermet, experte en gestion des déchets au Crépan (Comité Régional d’Étude pour la Protection et l’Aménagement de la Nature en Normandie , “Nous ne pouvons pas attendre que les autres agissent. Chacun d’entre nous, qu’il fasse partie d’une entreprise, qu’il soit politicien ou consommateur, doit agir et tout faire pour que les choses changent.”

Aidés par leurs professeurs et cinq experts dans différents domaines ainsi que par la participation de Terrence Kennedy, directeur des installations du Lycée, les élèves ont trouvé des solutions concrètes pour réduire notre empreinte carbone. A l’image de la Convention Citoyenne pour le Climat qui s’est tenue en France en 2019 et qui a donné lieu à 149 propositions aboutissant à la ” Loi climat et résilience”, la Convention lycéenne pour le climat a fait émerger 74 propositions pour le changement dont 34 concernent le Lycée.

Art par Bérénice, élève de 6e

Les élèves ont travaillé sur cinq thèmes différents : consommer, se transporter, se loger, produire/travailler, se nourrir. Le 31 mars, ils ont livré des propositions pour aller plus loin que ce qui est déjà fait. Leurs propositions sont aussi imaginatives que concrètes : ouvrir un magasin éphémère au Lycée pour les vêtements vintage, utiliser des applis pour déterminer l’empreinte environnementale des aliments, organiser des compétitions conviviales autour de la marche à pied. 

Deux experts de l’environnement étaient présents pour donner leur avis aux élèves : Sébastien Treyer, directeur exécutif de l’IDDRI, un think-tank français qui facilite la transition vers le développement durable (qui a tenu une conférence sur le sujet début mars), et Vincent Colomb, ingénieur pour l’ADEME, l’agence française dédiée au développement durable. Ils ont invité les élèves à réfléchir à l’impact que leurs propositions pourraient avoir si elles étaient mises en œuvre et les ont invités à tirer le meilleur parti des ressources qui peuvent déjà être disponibles.

Art par Balthazar, élève de 6e

Evelyne Estey, notre chef d’établissement, les membres de l’Association des Parents d’Élèves, ainsi que le Conseil des Élèves et le club environnemental des élèves ont accepté d’examiner les propositions et d’en choisir au moins une qui puisse se concrétiser. Restez à l’écoute pour savoir quelles idées seront concrétisées, très probablement dès la prochaine année scolaire.

Comme le dit Stephan Knust, directeur de la durabilité chez Ennead Architects aux élèves concernant le changement vers l’éco-responsable : “Il faut voir cela comme une opportunité de faire toutes les choses que vous aimez faire. Le faire dans le contexte d’un objectif plus large – c’est un sentiment unificateur. (…) Tant qu’une personne fait des choix consciencieux, elle peut comme les autres,  agir à sa mesure et ainsi contribuer.”

À l’approche de la Journée de la Terre, le 22 avril prochain, peut-être prendrez-vous vous aussi un moment pour réfléchir, vous instruire et vous demander “Quelle peut être mon action pour sauver la planète ?”.


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