Les Romans lauréats des Prix littéraires 2018

 

La Sélection était la suivante:

Pour le Prix Lycée

Article 353 du Code pénal de Tanguy Viel, 2017

Le Français de Julien Suaudeau, 2016

Bakhita de Véronique Olmi, 2017

Pour le Prix Jeunesse

Sauveur et fils de Marie-Aude Murail

Le Garçon qui courait de François Guillaume Lorrain

Louis Pasteur contre les loups garous de Flora Vesco

Ce sont donc Le Français de Julien Suaudeau et Sauveur et fils de Marie-Aude Murail qui l’ont emporté. Deux romans aux antipodes l’un de l’autre. Le premier raconte comment un jeune homme, d’une vingtaine d’années, à peine est peu à peu happé dans une spirale misérable qui le conduit à devenir membre de l’État Islamique et à prendre, au sein de cette organisation, la fonction du bourreau, se mettant ainsi au service de l’horreur et de la destruction de vies humaines. Le second raconte au contraire, avec beaucoup de légèreté et d’humour, l’histoire d’un psychologue, Sauveur Saint-Yves, qui soigne de jeunes adolescents en souffrance et les aide à retrouver confiance dans l’existence. Bien sûr, les deux livres n’ont pas été choisis pour les mêmes publics et le premier ne saurait être lu par les jeunes élèves du lycée. Mais ils parlent de la même chose, bien que différemment. Les lecteurs des deux romans sont en effet invités, par les auteurs, à se mettre à l’écoute de ces personnages meurtris par la vie et par les dégâts que notre société peut engendrer, à se mettre à leur portée, comme le fait le psychologue du roman de Marie-Aude Murail, et à tâcher ainsi de les comprendre quand bien même ils se laissent entraîner, comme le personnage créé par Julien Suaudeau, dans un jeu de massacre horrible.

Les personnages des deux romans témoignent aussi de notre besoin d’être écouté, compris, aimé, de notre besoin d’appartenance, d’être accepté, d’être intégré. Lorsque toutes ces conditions ne sont pas réunies, alors, nous pouvons nous livrer à de l’auto-destruction, comme les adolescents reçus par Sauveur Saint-Yves, voire, à la destruction d’autrui, comme le Français, ce qui est une forme d’auto-destruction aussi. Les deux livres nous invitent donc à l’empathie, ils sollicitent notre capacité à écouter et à comprendre l’autre, ils en appellent à ce qui fonde notre humanité commune, celle qui veut que l’on soit capable de reconnaître l’autre en soi et soi en l’autre. Les deux romans lauréats sont deux livres forts qui ne laissent pas indifférents et qui ne pourront qu’enrichir les lecteurs ouverts et curieux.

Pour plus d’informations sur le prix littéraire dont l’existence est rendue possible grâce à l’APL ,  cliquez ici.

NB: Le Français de Julien Suaudeau ne convient pas aux jeunes lecteurs ni aux lecteurs trop sensibles


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