De la moyenne avant toute chose

 

De fait, à chaque conseil de classe, on constate le poids symbolique souvent écrasant qu’a pris au fil du temps cet outil statistique. Qui n’a jamais entendu un élève se fixer comme objectif pour le trimestre d’atteindre la moyenne générale de X? Qui n’a jamais entendu un conseil de classe débuter par la description du parcours d’un élève par la formule “il/elle termine le trimestre avec un 14,3 de moyenne…” venant précéder le commentaire plus global du professeur.

Rien de répréhensible à cela bien sûr à condition d’être conscient des limites de cet outil dont aucun texte officiel ne vient définir ni le mode de calcul, ni l’usage. A quelques semaines des conseils de classe, il nous est apparu utile de revenir sur la façon dont étaient calculées au sein du Lycée ces moyennes et de suggérer quelques précautions à prendre dans leur interprétation.

Que calcule-t-on?

Si les moyennes générales sont sans nul doute un élément d’appréciation du niveau (notion également bien floue qui mériterait d’être questionnée), il convient d’en interroger la fiabilité et plus encore le degré de précision. En particulier, il nous faut, adultes comme élèves, être clairs sur le fait que ces moyennes sont également le fruit de choix et donc de décisions qui ont leur degré d’arbitraire. Quel poids accorder à telle discipline par rapport à une autre? Comment prendre en compte les options dans ce calcul? Combien d’options considérer? Ne sont que quelques exemples des questions qui se posent alors.

Et évidemment la réponse à ces quelques questions, parmi de nombreuses autres, vient faire varier de manière parfois significative pour un élève la valeur de sa moyenne générale. Impossible alors d’affirmer qu’un élève qui a 14,8 de moyenne générale est meilleur qu’un autre qui aurait 14,5.

Comment alors procéder et faut-il seulement calculer la moyenne générale?

Commençons d’abord par la seconde de ces questions. La référence à la moyenne est partout, à commencer par le baccalauréat ou le candidat sera admis à partir de 10 de moyenne générale D’autre part, les universités canadiennes en font un élément d’appréciation des dossiers des élèves.

Plus fondamentalement, les moyennes, comme les notes à partir desquelles elles sont calculées, restent des outils de communication très efficaces qui ont encore toute leurs place s au sein de notre école.

Reste alors à être clair sur la façon dont ces moyennes sont calculées dans notre établissement et sur les raisons des choix que nous avons été amenés à faire.

Au Lycée, à défaut de texte officiel qui viendrait fixer un mode de calcul, le choix principal a été de s’appuyer sur le cadre défini par le mode de calcul du baccalauréat et de reprendre les coefficients appliqués aux différentes disciplines ainsi que dans le traitement des options.

Par exemple, pour les élèves de la série ES cela signifie que leur note de mathématiques est affectée d’un coefficient 5, et la deuxième langue vivante est affectée d’un coefficient 3. Ces coefficients, fixés par les textes officiels sont en fait la retranscription du poids relatif des disciplines et finalement de leur importance au sein de la série.

Bien sûr, ce cadre n’est valable qu’à partir du moment où les élèves ont fait le choix de leur série pour le baccalauréat, c’est-à-dire à partir de la classe de première. Pour les autres niveaux, de la sixième à la seconde, nous avons choisi ne pas établir de hiérarchie entre les disciplines et de finalement affecter à toutes les matières le coefficient 1.

Comme tout choix, il est bien évidemment discutable, et ce mode de calcul favorisera de fait des profils d’élèves plutôt que d’autres mais il a le mérite de mettre sur un pied d’égalité toutes les disciplines, de n’en reléguer aucune à un rang secondaire et s’inscrit donc dans la volonté du Lycée Français de New York d’encourager ses élèves à acquérir une solide culture générale et de ce fait, à exceller dans toutes les matières .

Rien que la nuance

Notre propos n’est ainsi pas de remettre en cause l’outil moyenne générale mais plutôt d’en encadrer l’usage en rappelant que cet indicateur est aussi le fruit de raccourcis, de simplifications et de décisions quant à son mode de calcul qui ont leur lot d’arbitraire. Un indicateur certes, mais en aucun cas une mesure de la valeur d’un élève qui dispenserait d’une discussion plus approfondie avec les élèves sur le bilan de leur trimestre ou de leur année scolaire.


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