Résolutions de rentrée

 

C’est la rentrée.

Pour tout adulte lié directement (parent) à la vie d’un enfant scolarisé c’est une nouvelle année qui commence au beau milieu de l’année civile.

L’idée d’un nouveau départ. On prend donc de bonnes résolutions car c’est promis cette année sera synonyme: de devoirs faits en temps et heure avec leçons apprises sur le bout des doigts, d’albums lus au bord du lit avant de dormir, de légumes avalés sans grogner, de réveils frais d’enfant pimpants, d’arrivées du matin sautillantes, de sorties des classes sereines…

Cependant très vite à New York débute la course contre la montre: elle nous rattrape et anéantit vite nos promesses d’organisation d’une année scolaire idéale à s’occuper d’un enfant radieux.

La recette magique n’existe pas et les années scolaires parfaites non plus. Cependant, soutenir son enfant sans le stresser en appliquant quelques petites recettes simples et efficaces pourront vous aider à entrer dans cet autre marathon de New York…

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Une bonne résolution à suivre cette année: s’adapter au rythme de son enfant, plutôt qu’à celui, effréné, de la métropole new-yorkaise. 

Beaucoup de parents se plaignent de la lenteur de leur enfant, de son incapacité à être à l’heure le matin.

Au risque de faire grincer des dents la plupart des parents new-yorkais, je me fais l’écho de Carl Honoré, ce journaliste canadien auteur du Best seller ‘Under pressure’ en risquant une “éloge de la lenteur”.

S’adapter au rythme de son enfant

En effet, mon expérience m’a appris que le meilleur conseil en matière d’éducation est sans aucun doute de s’adapter au rythme des enfants et de prendre son temps.

En effet, instinctivement un enfant écoutera toujours ses besoins et souvent si il se sent trop “pressé” il réagira en ralentissant davantage le rythme. En fait, chaque fois que votre enfant “ralentit” c’est parce que son équilibre n’a pas été respecté et en le pressant on obtiendra exactement le contraire de ce que l’on veut car on intensifiera la réponse négative.

Carl Honoré dénonce la pression que certains parents exercent sur les enfants pour leur donner le meilleur et les rendre parfaits. Pression contre nature qui crée un stress aussi inutile que malsain.

Il précise que lorsqu’on demandait à Einstein ce qu’il ferait s’il disposait d’une heure pour sauver la planète, il répondait je consacrerais 55 minutes à définir le problème et 5 minutes à le résoudre.

En général nous faisons exactement le contraire et la précipitation est notre première réponse aux difficultés.

Journées de marathonien

L’impatience et l’immédiat l’emportent souvent sur l’important alors que les meilleures réponses/attitudes demandent de la patience, des efforts, de la réflexion: apprendre de ses erreurs, chercher leurs causes, être attentifs aux petits détails, accepter l’incertitude, se construire une expertise, toutes ses étapes prennent du temps.

BacktoSchoolCycle1-161Mais lorsqu’on vit dans la ville qui ne dort jamais et que son enfant ne suit pas le rythme effréné imposé par des journées de marathonien, comment faire pour introduire de la lenteur dans sa vie?

– Le premier conseil est sans doute de supprimer de son emploi du temps de la semaine tout ce qui n’est pas essentiel. C’est un défi mais ne pas être hyper occupé sera souvent salutaire.

Vous êtes un modèle pour votre enfant. Prenez l’habitude de vous déconnecter de vos appareils électroniques et laisser votre esprit vagabonder: au calme, dégagé de tout stress et de distraction le cerveau s’apaise et peut se recharger.

Apprenez à votre enfant à ralentir et à réfléchir avant d’agir. Vous pouvez lui acheter un petit objet comme une tortue ou un escargot à mettre sur son bureau ou dans son cartable pour le lui rappeler.

Lorsqu’il fait face à une difficulté qu’elle soit scolaire, sociale ou émotionnelle: apprenez lui à attendre le lendemain avant de prendre une décision.

Faites-lui pratiquer une activité ou un rituel qui l’oblige à ralentir: lire une histoire ou de la poésie, l’inscrire à un cours de yoga, et pourquoi pas du jardinage!

Apprenez-lui à persévérer et à ne pas se décourager: Steinway a construit 482 pianos avant de connaître le succès et Flaubert a écrit 52 versions d’une des scènes de Madame Bovary avant de publier son livre.

– Enfin, planifiez avec votre enfant des objectifs à long terme afin de réduire la pression de l’immédiateté.

La deuxième plainte la plus fréquente qu’adressent les parents concerne les devoirs à la maison. Souvent source de conflits, la rentrée signifie souvent le retour des tensions de fin de journée à la maison.

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Pour introduire de la lenteur dans sa vie, on peut faire pratiquer à son enfant une activité qui l’oblige à ralentir, comme la lecture.

C’est une source de préoccupation telle qu’il y a deux ans un comité composé de professeurs de tous les niveaux a établi une charte de référence pour l’école primaire. Celle-ci vous aidera sans doute à planifier cet incontournable moment de fin de journée.

 

Cependant, au cas où cela ne suffirait pas et pour que les devoirs ne riment plus avec désespoir, voilà quelques petits conseils et astuces d’éducateur avisé:

Établissez des rituels: Ils simplifient la vie de la famille tout en rassurant et structurant les enfants. En effet, les jeunes enfants en sont très demandeurs surtout lorsqu’ils sont non négociables: les devoirs c’est tous les jours à la même heure, pour un temps défini à l’avance, dans le salon plutôt que dans la chambre et sans connexion à internet par exemple.

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Pour que la période des devoirs ne se transforme pas en séance de torture, établissez des rituels, résistez à la tentation de corriger et responsabilisez votre enfant.

Résistez à la tentation de corriger: La participation scolaire des parents doit rester ludique et en relation avec le quotidien de la famille: cuisiner, visiter un musée, etc…Plutôt que de corriger ses cahiers faites parler votre enfant de ce qu’il apprend le soir au diner par exemple. S’il exprime des difficultés, rassurez-le et dites-lui que vous en parlerez avec son enseignant.

Responsabilisez votre enfant: La solution pour dénouer les situations dans lesquelles les devoirs se font dans les pleurs et dans les cris est de dire à son enfant: “ta scolarité et tes résultats scolaires t’appartiennent. Je ne m’en mêlerai plus car cela crée trop de tensions entre nous. Tu as plusieurs options: ne pas faire tes devoirs, les faire tout seul, ou décider que tu as besoin de moi. Dans ce cas je serai disponible de 18:00 à 18:30 mais pas plus.” Je comprends que ce soit difficile à mettre en pratique lorsqu’on est un parent anxieux mais très c’est aussi radical qu’efficace!

Le marathon de la rentrée scolaire a commencé. Vous le finirez, vous n’avez pas le choix!

Cependant j’espère que ces quelques conseils vous aideront à affronter l’année scolaire sereinement,  avec la nonchalance d’un athlète de haut niveau…

Excellente rentrée à tous!

Photos: Jeff Rogers, Chesna Flora.

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