Dans le cadre du projet Lingua Franca, magazine des langues vivantes du Lycée, les élèves de Première ont eu l’opportunité de rencontrer trois journalistes français de renom, basés au États-Unis : Arnaud Leparmentier (correspondant à New York pour le quotidien Le Monde), Claire Levenson (contributrice pour Marianne et Slate.fr) et Solveig Godeluck (correspondante à New York pour Les Échos). Cet échange, riche en enseignements, marque le coup d’envoi de la quatrième édition de ce projet.
L’art et l’éthique du journalisme
La rencontre, à l’initative de Caroline Roquain, a eu lieu à l’auditorium et a été encadrée par Pascale Richard, qui fut elle-même journaliste avant d’être en charge du Centre culturel du Lycée. Cinq élèves de Première, Alixe, Jasmine, Lea, Nathan, et Victoire avaient en amont préparé des questions, sous l’encadrement des leurs professeurs Nour Bousmah et Najma Moratti, et les ont posées aux trois intervenants. Certains de ces élèves ont déjà un pied dans le journalisme en tant que membres de L’oeil du Lynx, le journal des élèves du Lycée.
Après une présentation des parcours variés des intervenants, les élèves ont posé de nombreuses questions, divisées en deux grands axes : la technique journalistique et les questions d’éthique et de pluralisme. L’occasion pour eux d’en apprendre plus sur le métier de journaliste et de prendre note des conseils distillés par les professionnels.
L’écriture au service de la connaissance
Les journalistes ont insisté sur l’importance d’une écriture précise et rigoureuse. Un bon article doit être bien écrit et surtout apporter un éclairage nouveau au lecteur, afin de contribuer à sa compréhension du monde. Trouver un angle original, prendre du recul et se mettre à la place du lecteur sont des compétences fondamentales. Solveig Godeluck a ainsi rappelé de ne jamais sous-estimer le lecteur, qui se trouve déjà dans une démarche d’information et de curiosité intellectuelle en lisant un article.
L’accroche : un art en soi
L’entrée en matière est cruciale : « Les deux premières phrases doivent captiver l’attention », expliquait Arnaud Leparmentier. Une anecdote ou une phrase d’accroche bien choisie peut susciter l’intérêt immédiat du lecteur et l’encourager à poursuivre sa lecture.
Mesure et rigueur dans le ton
Les journalistes ont souligné l’importance de ne pas tomber dans l’exagération : « À l’inverse, il faut savoir tempérer et garder une approche équilibrée. » Ils ont également mis en garde contre l’abus d’adjectifs et d’adverbes, qui peuvent nuire à l’objectivité et au sérieux d’un article.
Le pluralisme, clé du “vivre ensemble”
L’échange a également mis en lumière l’importance du pluralisme dans les médias : un journal doit offrir une diversité de points de vue pour enrichir le débat et favoriser une meilleure compréhension des enjeux sociétaux. Les intervenants ont reconnu qu’une neutralité absolue est utopique, mais ils ont insisté sur la nécessité de ne pas imposer de “prêt-à-penser” au lecteur.
Inspirer les citoyens de demain
Cette rencontre a permis aux élèves de prendre conscience des défis et des responsabilités liés au métier de journaliste. Ce fut un franc succès auprès des élèves, comme l’exprime Saïd en ces mots : « J’ai trouvé que les journalistes étaient très engagés avec le public et passionnés par leur travail. Ils ont donné un aperçu de leur vie de journaliste en expliquant cela de manière vivante. » Marie a quant à elle particulièrement apprécié de découvrir des visions variées du journalisme et des méthodes de travail différentes.
En travaillant sur Lingua Franca, ils auront l’occasion de mettre en pratique ces conseils pour produire la nouvelle édition, dont le thème central est cette année “l’Héritage”.
Merci à l’ensemble de l’équipe des langues vivantes, à Pascale Richard, et à Caroline Roquain et Nour Bousmah, pour l’organisation de cette rencontre.
About the Author :
Mélanie Stouff est professeur documentaliste au Lycée depuis 2018. Après une prépa lettres à la Maison d’Education de la Légion d’honneur, et une année à l’École du Louvre, elle étudie l’anglais à l’Université de Bordeaux, validant sa troisième année à l’Université d’Oklahoma.