Rethinking Culture: MoMA as an example

 

On June 4, 2020, the Cultural Center hosted a webinar with special guest Christophe Cherix, Chief Curator of Drawings and Prints at the Museum of Modern Art of New York. He shared some of the developments taking place at the museum and in the world of art, following the Covid-19 epidemic.

Avec la crise du COVID et les dangers d’infection par le virus, l’art est en berne de ses musées, de ses galeries, de ses foires internationales, de ses ventes aux enchères, et de ses artistes souvent enfermés dans leurs ateliers avec peu de contacts avec le monde extérieur. Si certains pays commencent à rouvrir, d’autres – on pense au Brésil notamment- sont encore dans l’œil de la tourmente. Nous avons demandé à Christophe Cherix, Conservateur en Chef des Dessins et Gravures au Musée d’art moderne de New York depuis 2013, parent au Lycée et membre du comité culturel, à quoi ressemblerait le musée de l’après Covid lors d’un webinaire (ajouter lien) organisé le 4 juin dernier.

En ce qui concerne le MoMA, le doute plane encore sur la date de réouverture et suivra en cela les directives de la ville de New York. « Notre objectif n’est pas d’être le premier à réouvrir mais plutôt d’être le plus sûr, » a dit Christophe Cherix qui a passé cette période de confinement avec sa femme, artiste, à New York. « C’est la première fois que je ne voyage pas pendant trois mois ! » Aujourd’hui, tout est fait pour préserver le personnel administratif.  « Notre conseil d’administration a été très engagé et généreux, » commente Christophe, précisant que les expositions prévues ne seront pas annulées, « elles seront juste reportées ».

Mais une certitude : ce sera différent. Les budgets restreints obligeront à travailler différemment, en éliminant les voyages par exemple qui, dans le monde l’art, rythmaient la vie des conservateurs et collectionneurs se rendant de foire en foire. Au musée même. « Il y aura sans doute moins de monde à l’intérieur du bâtiment, et on doit tout repenser : l’achat des tickets, l’espace d’attente, la non-utilisation – on l’espère temporaire –  des écrans », explique le conservateur ajoutant que le MoMA a engagé un expert en maladies infectieuses pour préparer cette rentrée. Grâce au magazine, aux propositions digitales- notamment éducatives-, le musée est resté en contact avec son public, ses membres et ses donateurs. Cela ne l’empêchera pas de souffrir. Pour ce musée privé, la perte de la vente des billets, du revenu des boutiques, soit plus d’un tiers des revenus, va grever lourdement les finances 20-21 et au-delà. La levée de fonds plus large est elle aussi en berne. Ceux qui donnent, aiment voir les œuvres, rencontrer les artistes, autant d’interactions aujourd’hui impossibles.

Cette fermeture exceptionnelle est d’autant plus vexante que le nouveau MoMA a réouvert ses portes le 21 octobre dernier après une campagne de travaux d’agrandissement de 450 millions. Au moins les « 40 000 square feet » supplémentaires faciliteront-ils l’organisation de la distanciation sociale. Plus important, la réorganisation du musée a permis de développer une nouvelle vision des collections qui fait écho à la remise en question actuelle de l’ordre établi. Au cours du Webinar, Christophe Cherix a abondamment parlé de la situation. « Les discussions que nous entendons aujourd’hui ne sont pas nouvelles. Tout ce qui est dit nous le savons déjà. » Il suffit de voir le travail d’une Kara Walker ou d’un Kerry James Marshall. « L’art peut nous aider. Il nous incite à nous replonger dans le passé, comprendre les similitudes » nous dit le conservateur. Ainsi lors des travaux, le choix des tableaux a été repensé. « Nous avions fait une large part à l’abstrait, laissant le figuratif de côté. » Il ajoute : « Depuis 20, 30 ans, nous avons commencé à acquérir des œuvres plus diverses, aujourd’hui elles sont au centre de la collection proposée », prenant pour exemple un tableau de Wilfredo Lam (The Jungle 1943), les créations du peintre soudanais Ibrahim El Salahi qui entremêlent la calligraphie arabe, ou encore le tableau de David Hammons, (Pray for America 1969), décrivant un homme noir enroulé dans le drapeau américain.

Comme nous, Christophe Cherix est impatient de retrouver le musée, ceux qui y travaillent, le public, « les enfants en visite le matin », en attendant il écoute des podcasts, lit, et redécouvre virtuellement les plus beaux musées du monde à défaut de s’y rendre.

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