Le vendredi 15 mars, plusieurs élèves du Lycée ont pris part aux manifestations devant le siège des Nations Unies, dans le cadre du mouvement de grève mondial de lutte contre le changement climatique. Celui-ci a été initié l’année dernière par la jeune Suédoise de 16 ans, Greta Thunberg, qui a décidé d’interpeller les politiques chaque vendredi plutôt que d’aller en classe. Des jeunes du monde entier ont depuis rallié le mouvement, notamment plusieurs élèves de 4e du Lycée.
Inspiré par le projet français Météo à L’École, le département des Sciences du Lycée a développé un programme très prisé sur la météorologie. D’une durée d’un semestre, celui-ci combine à la fois des recherches sur le terrain et des activités de cartographie des données, d’analyse, et (désormais) d’engagement civique.
Sous la direction de Camille Barré et de Julie Rieu, professeures de sciences, les élèves ont installé une station météorologique dans la cour du 1er étage du Lycée. L’appareil enregistre des données sur les fluctuations de température et d’humidité partout dans le monde. Et les élèves ont soigneusement collecté et enregistré ces données tout au long du semestre.
Ils ont ensuite comparé ces informations avec des données issues des archives gouvernementales datant de 1950. Ils ont pu alors établir des prévisions et dégager des tendances climatiques susceptibles de se concrétiser d’ici 2050. Malheureusement, ils ont découvert de nombreux éléments montrant que les températures mondiales augmenteront de 2 degrés Celsius dans les 30 prochaines années.
« Les données sont d’une limpidité incroyable » prévient Madame Rieu.
Les découvertes des étudiants sont confirmées par les climatologues, notamment dans un rapport des Nations Unies alertant sur la montée du niveau de la mer, sur l’évolution des phénomènes orageux et sur les menaces sur la production alimentaire si nous n’agissons pas rapidement. « Le changement climatique constitue l’un des enjeux essentiels de notre époque, et nous sommes véritablement à un moment charnière », rappelle le manifeste officiel des Nations Unies.
Les élèves ont pris conscience qu’il fallait réagir. Puisqu’ils ne sont qu’en 4e, ils ont commencé à réfléchir aux initiatives pouvant être mises en place au sein du Lycée. Le bâtiment est certifié LEED, et chaque département recycle de façon responsable, de la nourriture servie à la cafétéria au papier utilisé dans l’imprimante à la bibliothèque. Il reste toutefois toujours des habitudes à changer dans notre vie quotidienne.
« Les élèves peuvent notamment relayer le message auprès de leurs familles et amis » a déclaré Mme Rieu. « Ils représentent l’espoir, l’avenir. »
Les élèves se sont donc principalement concentrés sur la prise de conscience de la valeur des méthodes scientifiques et sur l’importance des données factuelles pour l’exploration de la nature. Certains d’entre eux ont décidé de continuer de réfléchir aux moyens d’avoir un impact significatif sur les discussions climatiques. C’est ainsi qu’ils ont participé aux marches pour le climat et que certains prévoient d’y retourner en septembre.
Les slogans de leurs pancartes étaient particulièrement accrocheurs.
About the Author :
Camille Barré est professeur de Sciences de la Vie et de la Terre au Lycée Français de New York depuis 2012. Après une enfance et une adolescence au Tchad, à La Réunion et en Guadeloupe, elle a fait des études supérieures de biologie à Paris (Ecole d’Ingénieur en Agronomie de Paris-Grignon) et obtenu un DEA. Elle s’est ensuite installée en Bretagne pour étudier l’impact de l’élevage sur la qualité de l’eau (Thèse de doctorat en Agronomie-Ecologie à l’ENSAR). Camille est ensuite revenue à Paris et a créé une association de distribution de légumes biologiques pour les locavores. En 2006, elle a choisi d’enseigner dans une école à Paris.