Les élèves se frottent à la réalisation

 

Le Festival de Court-Métrage a eu lieu le 25 avril dernier dans l’auditorium du Lycée Français, sous l’égide des professeurs et organisateurs Eric Samulski et Florent Lacroix. Les réalisateurs des films étaient tous des élèves de la 6ème à la Terminale ainsi que, exceptionnellement cette année, des élèves du French Heritage qui, eux aussi, présentaient un film.

Cet évènement a permis à de nombreux cinéphiles de partager leur passion. Les films présentés étaient tous originaux à leur façon. Allant de films au contexte abstrait, à des films muets, parlés, à l’envers, ou encore graphiques. L’auditorium servait non seulement de salle de cinéma cet après-midi là, mais a aussi aidé à en inspirer plus d’un.

En effet, avoir la chance de partager son travail devant un jury composé de profs, d’élèves et de personnes travaillant dans le cinéma, ainsi que d’autres élèves du Lycée est une expérience unique.

‘Apartment 42H’ (bande-annonce ci-dessus), gagnant du prix du meilleur film, a été réalisé par Théo Le Sourd et Pierre Hirschler, élèves de Terminale au Lycée. Le film a fait l’unanimité avec ses magnifiques images. Tous les élèments relevaient d’un certain professionnalisme, rassemblant des plans précis, un déroulement fluide de l’histoire, et des acteurs impliqués.

Cela dit, comme Théo Le Sourd nous le fait remarquer, ce résultat n’était pas donné. Les deux amis ont pris un an et demi à réaliser le film, changeant radicalement d’idées plusieurs fois, étant alors forcés de refilmer encore et encore de nombreuses scènes. Le court-métrage était d’abord nommé ‘Obsession’, lié à l’envie des producteurs d’aborder le sujet de la folie. “On a d’abord pensé à l’Obsessive Compulsive Disorder (troubles obsessionnels compulsifs), on voulait vraiment montrer quelqu’un de fou.”

L’histoire du film a changé au cours du temps, et a finit en une histoire d’amour et de trahison. Cette recherche d’un scénario a beaucoup marqué les réalisateurs. Théo Le Sourd décrit cet obstacle en détail dans son essai ‘My story, if only I had one’.

L’histoire est un élément phare dans la création d’un film, et lors de la réalisation du film ‘Apartment 42H’, Théo et Pierre ont été pris par surprise. On ne réalise pas l’importance du script avant de se retrouver devant les acteurs, caméra à la main ne sachant que faire. “For days and nights, I sat in front of my paper, searching, brainstorming, writing, until I created a clear and compelling story,” écrit Théo. Ces efforts et cette dédication ont été récompensé comme il se doit et le film a séduit le public et le jury.

Le Festival accueille également des amateurs, tels que Romane Prouteau, élève de 1ère au Lycée, réalisaterice de ‘Back And White’. “Tout part d’un rien, explique-t-elle, cela peut commencer par un simple “vas y l’année prochaine on fait un film!” pour finir avec un (petit) prix. “Mais je crois que l’expérience va au delà des applaudissements: c’est la satisfaction d’avoir pu réaliser de sa propre initiative un projet jusqu’au bout le tout non pas dans le but de gagner mais vraiment de participer. Cette première expérience nous a, moi et Zoé, donné un certain goût de l’aventure, et voir les réalisations extraordinaire des autres élèves crée une motivation et une envie de poursuivre cette expérience encore plus loin. Et qui sait peut être faire naître une vocation…” La beauté de ce Festival est que n’importe qui peut y participer, et, comme le dit Romane, y développer une passion que l’on ne se connaissait pas.

Gagnante du prix de la meilleure réalisation pour ‘Lone Void’, Sarah Leriche, élève de 1ère présente un court-métrage captivant, rythmé, et qui porte une réelle signification: “L’idée d’origine c’est la peur du futur, le stress. C’est ce sentiment qu’on est seul(e), entrainé dans cette société qui nous envoie des informations sans arrêt.” Cette idée est représentée par l’utilisation des livres, tels que How To Succeed in Business.

La frustration est palpable dans ce court-métrage. “Nos bras font ce mouvement mécanique qui représente la société, puis on brise cette action, il y a quelque chose qui bloque, qui ne fonctionne plus.” Cet enchainement de symboles donnent un résultat marquant qui fait bien passer cette idée de rejet de la société. Par son originalité, ce court-métrage mérite amplement le prix de meilleur réalisation.


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