Lundi 11 novembre, une vingtaine de passionnés – une majorité d’élèves, quelques parents et deux anciens combattants – se sont donnés rendez-vous sur la Cinquième Avenue à Manhattan pour défiler au sein de la célèbre Veterans Parade de New York. Une première pour tous les jeunes participants, de vieux souvenirs pour les plus âgés d’entre eux.
Jacques LeTalon, professeur de musique pour les petits au Lycée Français, a repris le flambeau des Cadets Lafayette, une fanfare émanant des French War Veterans, les anciens combattants français installés aux Etats-Unis. La fanfare, fondée par Pierre Grada, a rassemblé à ses heures de gloire une cinquantaine de musiciens après la Seconde Guerre mondiale notamment.
Cymbales et cornets à piston
Aujourd’hui, les Cadets Lafayette ne comptent quasiment plus aucun ancien combattant, et s’attache avant tout à faire de la musique dans la bonne humeur. Jacques LeTalon a souhaité cette année faire de cette fanfare un lieu de rassemblement de jeunes et adultes, d’élèves et de parents, d’anciens élèves et d’anciens combattants : “C’est une belle occasion de rassembler des gens de tous bords au sein de notre communauté“, explique-t-il.
Les élèves sont repartis guillerets de leur expérience du 11 novembre, malgré les deux kilomètres à parcourir à pied en jouant, certains du tambour, d’autres des cymbales, d’autres encore de la clarinette, des trompettes, des trombones et des cornets à piston. Avis aux amateurs pour l’année prochaine!
Lisez ci-dessous les comptes-rendus de deux élèves sur leur expérience le 11 novembre.
Luke H., saxophoniste dans la fanfare et élève de Seconde au LFNY.
Je suis assis tranquillement pendant mon cours de saxophone avec Douglas Yates quand soudain Jacques Letalon entre dans la salle. “Dis moi Luke, est-ce que tu pourrais faire avec nous la parade de Veteran’s Day le… euh… 11 novembre?”. Je répond “Oui, ça serait possible. On joue quoi?”. Jacques me cite une liste un peu embrouillée de plusieurs morceaux. Je ne connais pas la motié d’entre eux. Bon, tout cela est un peu dernière minute… Pas de problème: Jacques est un professionnel quand il s’agit d’organiser une bande (“harmony”) officielle pour représenter les Cadets Lafayette et la France dans l’un des plus grands défilés du monde représentant les anciens combattants.
Practice, Practice, Practice! De nombreux jours de perfection et de changements de dernière minute. “Le beret me gratte monsieur!”. “J’ai l’air ridicule avec cette grande veste!”. “Jacques, J’ai froid!”. Après deux grandes répétitions, le troupeau dicipliné des Cadets Lafayette est prêt. “C’est un milestone!”, s’exclame Monsieur Letalon très exité “C’est la première fois que le Lycée participe à un défilé officiel avec des enfants!”. Le groupe est impatient, demain, the Veteran’s Day parade.
The drums are keeping the beat and the instruments are shining in the sun.
“One, Two, One, Two. HALT!” La quinzaine de musiciens se prépare pour l’évènement. Les Cadets Lafayette attendent depuis longtemps, ils ont mal aux jambes et ils sont gelés. La parade est bloquée au niveau de la 25ème rue et de la Cinquième avenue, et les Cadets n’ont même pas commencé à avancer.
J’en profite pour passer au toilettes. Je reviens et l’une des saxophoniste a un problème avec une touche. J’essaye de bricoler son saxophone. Tout d’un coup mon bras glisse et mon manteau heurte l’anche de mon propre saxophone. “No! Oh my God, C’est pas vrai!”. Il y a une fente dans mon anche. Je cherche dans ma poche les deux autres anches que j’ai amenées, je n’en trouve qu’une seule. Je sors alors la deuxième anche de ma poche, c’est une trop vieille anche. “Aie, Aie, Aie! This is not possible! Ok, Jacques trouve toujours des solutions pour ce genre de petits problèmes …”. J’en conclus que je vais utiliser l’anche avec la fente. Tout va bien.
Je m’apprête a boire de l’eau quand un monsieur nous fait un signe de la main “Go, go, go! Come on now!”. Mes yeux s’ecarquillent, je cherche un endroit où mettre mon eau. Je passe la bouteille à une maman du LFNY. Attention la tension monte, tout le monde se réchauffe. Coup de sifflet de Monsieur Letalon. Les Cadets Lafayette sont prêts à jouer.
“When the Saints, Auprès two times, A Pierre tutti!” (our code names). Everything is about precision. The crowd is going wild along Fifth Avenue. They have never seen any French marching band! “Oui Oui monsieur! We are les Cadets Lafayette! Formed in… in the 1930’s and we march!”. The sun is warming us up and we play over and over again. The drums are keeping the beat and the instruments are shining in the sun. The Cadets Lafayettes have that swing and that class that no other band has. I feel great. We are marching head high and chests out. I think to myself how impromptu and last minute the whole LFNY marching band was put together. We had a great time and I will always remember this unforgettable experience.
Lea M., flûtiste dans la fanfare et élève de 4ème au LFNY.
On the morning of November 11, we all met up in Jacques’ room, and after a lot of stress and chaos, we finally departed to the subway station. We had to take the subway to avoid traffic. We couldn’t bring our instrument cases, so imagine 16 students and a couple of adults, with a lot of weird looking instruments, speaking a mix of rapid french and english. All of this on the number 6 subway. It wasn’t long until people started to film us with their cellphones! As we arrived, at 23d street, we did a quick warm up in the stations, and made it on couple of other cell phones. We arrived at 10:30, and our kick-off was planned at 12:45. That meant 3 hours of waiting. Thankfully we had some interesting conversations with old veterans who were waiting to march as well.
People were cheering and dancing. It was great!
We were starting to believe that we would never march, when all of a sudden, a man ushered us onto 5th avenue, and just like that we were marching. It was very confusing at first, but after a couple of minutes, we got the hang of it. When we were playing “When the saints go marching in”, a New Orleans classic, people were cheering and dancing. It was great!
After all this waiting, the parade went incredibly fast, it lasted only 30 minutes. As we were really in the mood, we started playing on the streets. We decided to walk across Central Park instead of taking the subway to go back to the school. It was fun to see a bunch of Frenchies playing New Orleans jazz! Once on the east side, we played on the curbs, and in front of the old Lycée, people dancing all along.
The experience was enriching. I will forever cherish the feeling of walking up 5th avenue, my fingers freezing of, and the sound of people cheering.
About the Author :
Former journalist, Cecile is passionate about multimedia storytelling. With her camera, notepad and microphone, she enjoys telling the great stories that are happening at the Lycée. Cecile was formerly senior communications manager at the school.