Le Lycée en vedette à la French Cinema week

 

La réalisatrice Marie-France Brière, aussi co-directrice avec Dominique Besnehard du festival du film francophone d’Angoulême a choisi le Lycée Français de New York comme fil rouge de son nouveau documentaire Et si New York s’appelait Angoulême, montré au French Institute Alliance Française le 12 novembre à 16h dans le cadre de la French Cinema Week, mais aussi sur TV5 ce même soir. 

Nous sommes très fiers d’être ainsi vedettes d’un jour. On y voit Damien Renon, notre directeur des bibliothèques, lui-même originaire d’Angoulême-Angoumoisin – qui nous parle de sa ville natale, ou encore Elisabeth King, Directrice de la communication, qui évoque les liens entre cette histoire immortalisée à l’écran et notre école. C’est en effet un ancien professeur d’histoire du Lycée, Jacques Habert, qui a ravivé un épisode historique important et méconnu. 

Envoyé par le Roi de France, Francois 1er pour explorer une nouvelle route maritime vers l’Asie, cet estuaire caché dont tous rêvent, Giovanni da Verrazano alias Jean de Verazzane traverse l’Atlantique à bord de la Dauphine battant pavillon français. Le 17 janvier 1524, il touche terre en Caroline du Nord, et devient le premier explorateur à remonter cette côte Est jusque-là inexplorée du Nouveau Monde. Et donc, le premier à découvrir la baie de New York, « un bel endroit situé près de petites collines pentues » . (« We found a very pleasant place, situated amongst certain little steep hills (..) they ran down into the sea a great stream of water ». (in The Great Explorers: The European Discovery of America by Samuel Eliot Morison)). Il baptise cette terre la Nouvelle Angoulême, en honneur de la monarchie française alors établie dans cette ville du Sud-Ouest de la France. 

Mais le rapport préparé par Verrazane pour Francois 1er ne lui parviendra jamais. Entretemps le Roi de France a été fait prisonnier par les Espagnols, et la découverte de New York par l’Anglais Henry Hudson devient la version officielle. C’est compter sans la passion pour l’histoire d’un jeune français arrivé à New York en 1947, Jacques Habert, qui retrouve à la Morgan Library une copie du rapport de Verrazane. Envoyé à un de ses commanditaires italiens par l’explorateur, le manuscrit a été racheté en 1904 par le mécène John Pierpont Morgan. En 1950, Habert publie sa thèse Quand New York s’appelait Angouleme , un livre qui fait du bruit dans le Landerneau new yorkais. Jean de Verrazane – sans doute né en Italie mais explorateur au service de la France – aurait découvert New York le premier ! 

De là à dire que les Français sont chauvins…J’ai eu la chance de connaitre Jacques Habert lorsque je travaillais à France-Amérique aux côtés du rédacteur-en-chef de l’époque, Jean-Louis Turlin. L’ancien prof du Lycée devenu Sénateur des Français d’Amérique du Nord, ne manquait jamais une occasion de venir à France-Amérique, ce journal qu’il avait dirigé de 1953 à 1972. Bonhomme, il s’installait dans la salle de la rédaction demandait les dernières nouvelles de la communauté française que Jean-Louis Turlin détaillait pour lui. La conversation revenait inexorablement à « sa » découverte qu’il se faisait un plaisir de revisiter pour les jeunes journalistes. Quand New York s’appelait Angoulême.. . Le titre suffisait à nous faire rêver, nous qui travaillions dans ce petit journal pour entendre la voix de la France en Amérique ! 

Pour les besoins de son documentaire, Marie-France Brière qui a travaillé en collaboration avec l’historien, Francois Gaillard, a retrouvé un ancien élève du Lycée qui a eu Jacques Habert comme professeur, un moyen romanesque de faire vivre la grande Histoire. Les anciennes photos de classe ont permis d’identifier le professeur, et les anciens Yearbook de retrouver l’homme qualifié par les élèves de « bon prof mais sévère ». Ainsi grâce à ce documentaire, le Lycée d’aujourd’hui, bien différent de celui de 1950, redécouvre sa propre histoire. Quant aux élèves, ils ne pourront plus ignorer l’histoire de Jean de Verrazane, ou Verrazano qui a donné son nom à un pont de Manhattan. Un beau cadeau que nous fait Marie France Brière. 

Le Lycée est partenaire de la French Cinema Week, première édition new-yorkaise du festival du film francophone d’Angoulême dont Marie France Brière est codirectrice avec Dominique Besnehard. Dans ce cadre mercredi 13 novembre, sont prévues deux projections :  Demain est à nous de Gilles de Maistre à 13h30 et Woman de Yann Arthus-Bertrand à 18h30. Dominique Besnehard fera une Master class pour les élèves le 14 novembre à 9h15 (CDI). 


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