Beyond Suffrage : évolution du mouvement féministe

 

Lundi après-midi, les amateurs d’art ont envahi la galerie du Lycée, curieux de découvrir le travail des élèves de 3e réalisé à l’issue de leur parcours artistique/historique « Beyond Suffrage ». Les élèves ont en effet travaillé à la création d’une installation visuelle et audio qui vise à établir un dialogue entre les recherches et entretiens effectués dans leur sphère familiale et des problématiques sociétales plus larges sur le thème des droits des femmes.

Conçu et enseigné par Carine Gibert et John Tasevoli, le parcours « Beyond Suffrage » s’inspire également du projet national de Mireille Miller, professeure d’art plastique du primaire, Women Leading the Way, qui s’intéresse au droit de vote des femmes. Pour retranscrire ces idées dans la société contemporaine, les élèves se sont posé les questions suivantes : qu’est-il arrivé au mouvement féministe après l’obtention du droit de vote ? Quelles batailles juridiques reste-t-il à mener ? Quelles sont les normes sociales à changer ? Et où en sont les droits des femmes aujourd’hui ?

Paloma, une élève de 3e qui voulait en savoir plus sur sa grand-mère portoricaine, a ainsi découvert que celle-ci était l’une des premières femmes de l’île à avoir fait carrière en microbiologie. Cela lui a donné l’idée de faire des recherches sur l’histoire des femmes sur le terrain et lui a permis de découvrir Alice Catherine Evans, qui, au début des années 1900 a été l’une des premières microbiologistes à travailler pour le ministère de l’Agriculture. Paloma a réalisé un collage en hommage à ces deux pionnières, avec des microscopes et des blouses de laboratoire pour rendre hommage aux femmes scientifiques.

Une autre élève de 3e, Nora, a choisi Ruth Bader Ginsburg et Ada Kepley (première Américaine diplômée en droit). Nora a affiché les deux personnalités contre un mur effrité pour représenter les barrières qu’elles ont dû faire tomber.

« J’aimerais beaucoup devenir avocate », a déclaré Nora pour expliquer son travail. « Les graffitis de Lady Justice m’ont servi d’outil pour tisser un lien entre les deux femmes ; toutes deux ont en commun leur quête de justice, parce qu’elles sont avocates, mais aussi des femmes dans un secteur dominé par les hommes. »

Plus loin, le long du mur, Alexine, autre élève de 3e, a choisi d’enquêter sur le mouvement de libération des femmes en Égypte dans les années 1940, s’appuyant sur l’artiste visuelle et muraliste contemporaine Maya Hayuk pour éclairer sous un regard nouveau l’engagement de l’activiste égyptienne Doria Shafik. Et Laina, qui compte dans sa famille des femmes qui s’engagent pour protéger les droits des indigènes dans la culture de la coca en Colombie et à Bogota, a construit un totem en hommage à l’autochtone Aida Quilcé. D’autres personnalités féminines ont également été présentées dans l’exposition, notamment Gloria Steinem, Malala et Oprah Winfrey.

Après de nombreuses activités et discussions en classe sur le féminisme, un groupe d’élèves a assisté au Women in Innovation Forum à Parsons (un évènement de networking et de partage d’idées pour les femmes évoluant dans des secteurs dominés par les hommes, à l’instar de la finance), pour y écouter notamment un représentant de la League of Women Voters (une organisation civique qui aide les femmes à acquérir plus de responsabilités dans les affaires publiques). Les élèves ont également pu découvrir l’histoire du mouvement #metoo, ainsi que des problématiques liées à la place des femmes au travail, l’égalité salariale, l’équilibre entre maternité et carrière professionnelle, et l’importance de l’intersectionnalité.

Leurs travaux artistiques seront présentés dans la galerie jusqu’à la fin de l’année scolaire.


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