S’accomplir et contribuer au plus grand bien

 

Plus besoin de réveil, j’ai pris l’habitude de me lever tous les samedis matin comme si c’était un jour de semaine. J’ai hâte d’aller à la New York French American Charter School (NYFACS), située à Harlem, dans un micro quartier appelé “little Senegal”, sur la 120ème rue.

Le Lycée a un partenariat avec cette école depuis deux ans et il est proposé à nous, élèves de la troisième à la terminale qui le souhaitons d’y aider sur place trois professeurs pour des cours de soutien en francais et en anglais du CE2 au CM2. Certains de ces enfants rêvent d’intégrer le Lycée Français de New York avec une bourse, et espèrent pouvoir améliorer leur francais grâce à ce programme, d’autre au contraire maîtrisent parfaitement le français et viennent pour les cours d’anglais.

J’arrive vers 8h30. Je distribue le petit déjeuner en essayant de satisfaire les goûts de chacun. Le samedi avant Thanksgiving, j’ai apporté un crumble que j’avais fait le matin même: exclamations de joie et d’excitations, ils se sont précipités vers le sac pour essayer d’apercevoir le fameux “apple pie”.

Bientôt l’heure de monter dans les classes. Les enfants se mettent en rang derrières les trois professeurs. Ceux de la ligne de Monsieur François, le professeur de “French enrichment” les samedis, se bousculent. Les cours de français sont très populaires, trop d’ailleurs, un élève doit à regret abandonner sa file et déçu, en rejoindre une autre.

De 9h à midi j’aide Monsieur François avec la dizaine d’enfants présents. Il répartit la classe en petits groupes. Je suis avec les élèves les plus avancés. Nous faisons essentiellement des explications de textes et un peu de mathématiques. J’ai une pensée pour mes professeurs et bénis leur patience.

J’aime le français et les enfants mais je ne pensais pas m’attacher autant à eux. Partager 4 heures c’est peu, mais cela crée des liens. Pendant le quiz de “brainpop” que l’on regarde généralement pendant la dernière demi heure de cours, un petit garçon me tire la main et me regarde droit dans les yeux. “Tu connais Air France?,” j’acquiesce, “Eh bien on va prendre Air France pour aller en France et tu vas te marier avec moi!” Je rigole, et lui dis qu’il pourra peut être épouser quelqu’un d’autre et emménager en France d’ici quelques années.

Puis vient l’heure du déjeuner, je passe devant le mur où sont affichés   “what they are thankful for”. Je suis touchée de voir que la première chose est I am thankful for the food my family gives me. Viennent ensuite la famille, la maison, et les amis. Je repense à mon  premier jour à NYFACS, où une petite fille qui devait avoir entre 8 et 10 ans m’expliquait she “needed to work hard to get good grades and get a scholarship.”

Dans les deux dernières années, quatre élèves de NYFACS  ont intégré le Lycée. J’espère que pour la rentrée 2018-2019 il en accueillera à nouveau.

 


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